Madame la Maire, chèr.e.s collègues,
Le débat d’orientation budgétaire est un moment important de ce début de mandat.
En cette période d’incertitude et bien que la situation financière de la ville soit saine, la crise sanitaire a un impact fort autant sur nos recettes que sur nos dépenses.
Bien sûr, la mise en place de mesures d’accompagnement de notre territoire et de ses habitants, notamment les plus fragiles, était indispensable. Ainsi le vote du budget 2021 se fera sur la base d’un tassement de notre épargne et donc de nos marges de manœuvre, tassement de 16,6 millions d’euros dû aux effets mécaniques et volontaristes présentés par Pascal Bolo.
Outre le glissement de certains programmes et des calendriers d’investissement initialement prévus, ce tassement est une contrainte de plus à l’encontre de notre action collective. Nous nous voyons retirer des leviers d’action et d’intervention, même si chacun dans notre majorité fera au mieux pour mettre en œuvre le programme pour lequel nous avons été élu-e-s.
Comme vous le savez tous, la Ville de Nantes est largement dépendante des dotations de l’État, surtout depuis la suppression complète de la taxe d’habitation.
Les mécanismes de compensation de la taxe d’habitation vont déboucher sur une baisse du dynamisme de nos ressources fiscales ménages, en plus de limiter encore, le lien entre nos finances et la singularité de notre territoire.
C’est donc à une nouvelle étape de la centralisation française à laquelle nous assistons car même si les dotations de l’État restent stables pour le moment, de fortes incertitudes subsistent sur la stratégie de l’État à court et moyen terme.
Nous militons à l’UDB, pour une plus grande autonomie des territoires et alors qu’une plus forte autonomie politique et fiscale, nous permettrait d’expérimenter, de nous adapter aux crises sanitaires et économiques actuelles, c’est le constat inverse que nous faisons via la gestion centralisée de la crise sanitaire.
Nous pourrions faire autrement. A titre d’exemple – dans un cadre sanitaire très strict – la réouverture de lieux culturels ou de spectacles, ici en Bretagne, serait pour les acteurs de notre territoire, une respiration essentielle au-delà des fonds d’aide et de compensation mobilisés.
Sur ce sujet le collectif Bar-Bars a récemment rendu publique quelques propositions comme la création d’espaces de plein air identifiés, permettant d’accueillir des événements culturels dans de bonnes conditions sanitaires.
De la même façon, la fermeture des musées ou des lieux d’exposition comme Cosmopolis est difficilement compréhensible quand on a autorisé pendant de longs mois l’ouverture des grandes surfaces commerciales.
Ainsi, au-delà des questions budgétaires, la nécessaire relance d’un secteur d’activité en pleine crise, restaurerait un peu de normalité dans notre quotidien qui, on l’oublie parfois, reste atypique.
En conclusion, pour revenir au DOB, le groupe UDB est favorable aux orientations budgétaires présentées, un budget de crise et d’engagement, 100 millions d’euros dépensés, comme l’a rappelé Mme la Maire.
Je vous remercie de votre attention,
Groupe UDB à la ville de Nantes
Pierre-Emmanuel Marais