L’annonce par Johanna Rolland de l’abandon du projet de deuxième stade suite à l’enquête ouverte contre M. Waldemar Kita pour fraude fiscale est une sage décision. La demande démocratique des nantais et les possibles déboires fiscaux du propriétaire du club ne permettaient pas l’engagement de ce projet.
Cependant, ce projet répondait positivement à des enjeux forts : permettre de développer à Nantes, au sud de la Bretagne, un stade moderne répondant aux nouvelles exigences du football contemporain, et conserver et mettre à disposition un second stade pour des équipes féminines ou pour d’autres sports en plein développement.
Ainsi, on se retrouve dans une situation paradoxale. Au nom du refus du foot business et de ses dérives, le nouveau stade ne se fera pas mais la métropole poursuivra l’entretien et la mise aux normes de la Beaujoire dont le concessionnaire reste l’équipe professionnelle du FC Nantes. Pour l’UDB, le principe de ne pas vouloir mettre un euro d’argent public dans le projet de M. Waldemar Kita, était une position courageuse. Il n’est plus du ressort des collectivités de financer ou de rénover des équipements à la faveur d’une industrie footballistique mondialisée et financiarisée. Dans cette nouvelle dynamique du foot business, la gestion et le développement du stade d’un club professionnel de Ligue 1 tel que le FC Nantes ne relève plus du service public, et il n’appartient donc plus à notre Ville de le financer. Au final, nous en sommes au même point et continuons à accompagner financièrement le fonctionnement du club de M. Waldemar Kita.
A court terme, il nous faut réfléchir à la suite. Cela pourra passer par un positionnement fort de la métropole afin de favoriser l’émergence d’un nouveau mode de gouvernance du club, éventuellement à travers l’actionnariat populaire, tout en travaillant sur un projet qui permettra de doter Nantes d’un stade moderne à la hauteur de ses ambitions.
Pierre-Emmanuel Marais
Conseiller métropolitain UDB de Nantes