Aurore Bergé dans le Cap-Sizun : l’émancipation culturelle à la sauce parisienne

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Vendredi dernier, la députée francilienne Aurore Bergé, pièce-maîtresse de la Macronie, a fait une visite dans le Cap-Sizun pour « l’émancipation culturelle des territoires » (sic).

L’UDB ne peut accepter ce discours méprisant et quasi-colonial. Les Bretonnes et les Bretons du Cap-Sizun auraient donc besoin qu’une personne de l’élite parisienne vienne leur expliquer comment elles et ils pourraient « s’émanciper » au plan culturel ? Cette vision jacobine, centraliste nous est insupportable. Que l’on ne se méprenne pas, nous n’avons rien contre l’élite parisienne quand elle s’occupe de son patrimoine, mais il ne viendrait jamais à l’idée de personne que des élus bretons aillent à Paris expliquer aux Parisiens et à leurs élus locaux comment « s’émanciper ».

Le fait que nous acceptions cette vision descendante de la politique admet de facto que nous admettions une différence d’intelligence entre eux, ceux qui savent, et nous, les Bretons arriérés qui ne pourrions pas savoir ni comprendre comment faire. Nous pensons que les Bretonnes et les Bretons ne sont pas plus bêtes que les autres et qu’ils seraient tout à fait capables de gérer l’émancipation culturelle de leur territoire si on leur en donnait les moyens. Les chiffres sont parlants : quand le ministère de la Culture consacre 157 € par an et par habitant en Île-de-France (pour l’essentiel dans la seule ville de Paris), c’est seulement 15 € en région Bretagne (1). Ce n’est pas d’une « émancipation » culturelle décrétée d’en-haut dont nous avons besoin dans le Cap-Sizun comme dans l’ensemble de la Bretagne, mais de justice budgétaire et d’autonomie de décision.

Maxime Touzé, responsable de la section UDB Ouest Cornouaille – Kornôg Kerne

(1) récent rapport de l’Assemblée nationale

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