Anticor, Soulèvements de la Terre : casser le thermomètre ne fera pas baisser la température… mais abîme dangereusement la démocratie
L’association Anticor a perdu son agrément à ester en justice sur la base d’un dossier transmis par les services de la Première ministre à la justice administrative et le Gouvernement a dissous le mouvement des Soulèvements de la Terre. La première s’attache à mettre au jour les situations de corruption qui fragilisent la démocratie en France, le second dénonce l’inaction climatique et les projets contre l’environnement. Dans les deux cas, le Gouvernement a fait le choix de s’en prendre au messager, et pas au problème qu’il dénonce. C’est très inquiétant, c’est une dérive anti-démocratique qui doit interpeller tous les soutiens de la majorité, et le reste des citoyens, sur ce qui est en train de se réaliser à la tête de l’État. L’Union démocratique bretonne condamne fortement les signaux envoyés par le Gouvernement contre diverses formes de contre-pouvoir, alors même que le rôle des contre-pouvoir est traditionnellement empêché en France par un État pyramidal.
En plus de tout cela, une autre petite musique s’installe : celle qui voudrait modifier la Constitution pour permettre à Emmanuel Macron de se présenter une troisième fois. Richard Ferrand a été le premier à l’évoquer récemment, Roselyne Bachelot l’a suivi le dimanche 25 juin. Tout cela semble préparé et a pour objectif de nous convaincre qu’il serait le seul rempart face à l’extrême-droite alors qu’elle n’a jamais été aussi forte que depuis qu’il est élu. S’il n’est pas responsable de tout il n’en favorise pas moins sa montée, en dénonçant très peu les actions des groupes d’extrême-droite en France (comme à Saint-Brévin-les-Pins ou Callac en Bretagne), en nouant des alliances opportunes avec les députés du Rassemblement National ou en tenant un discours ambigu sur une figure historique de l’extrême-droite française comme le Maréchal Pétain. Face aux menaces physiques dont les élus locaux et les responsables syndicaux sont de plus en plus souvent la cible, l’UDB continuera à combattre l’extrême-droite et à dénoncer ses agissements comme elle l’a fait à Lorient avec une plainte commune de plusieurs élu·es et syndicalistes.