Lettre ouverte au maire de la Bernerie-en-Retz

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Bernerie-en-retz

Lettre ouverte à M. Jacques Prieur, maire de la Bernerie-en-Retz/Kerverner-Raez.

Panneaux d’entrée de Ville bilingues.

Monsieur,

Alors que comme pour d’autres villes de Loire-Atlantique (Nantes, Saint-Nazaire, Pornic, Guérande…) avaient été installés des panneaux d’entrée bilingues (français et breton), ceux-ci ont été enlevés et cette suppression suscite depuis lors beaucoup de réactions dans le Pays-de-Retz.

La Bernerie-en-Retz est riche d’un patrimoine et d’une histoire liés à la Bretagne dans son acceptation historique et culturelle, pas encore administrative malheureusement.

Tout d’abord, permettez-moi un rapide retour sur cette histoire que vous devez évidemment largement connaître. Le traité d’Angers conclu en l’an 851, reconnaît officiellement le statut du royaume de Bretagne, auquel seront définitivement intégrés les Pays de Rennes, de Nantes et de Retz : c’est l’acte de naissance de la Bretagne historique.

Ravagé et partiellement occupé par les vikings à partir du IXème siècle, le Pays-de-Retz est libéré en 938 par le Duc de Bretagne Alain II dit « Barbetorte », qui fait de Nantes sa capitale et établit une marche (frontière) destinée à protéger son duché d’incursions provenant de Normandie, du Maine, d’Anjou et du Poitou. Cette marche où les paroisses frontalières entre Bretagne et Poitou bénéficieront d’un statut spécifique, sera fortifiée par les chateaux de Pornic, Prigny – le Collet (Moutiers-en-Retz), Princé (Chéméré), Machecoul, St-Etienne-de-Mer-Morte, la Bénate (Corcoué S/Logne).

La Bretagne juxtapose alors une zone de langue bretonne et une zone de langue romane. Le breton sera parlé de Pornic à Paimboeuf jusqu’au Xème siècle, comme l’atteste la toponymie de quelques lieux au nord-ouest du territoire (Paimboeuf, Mindin, Gourmalon…). Dans une grande majorité, le Pays-de-Retz continuera à pratiquer son parler roman.

Aujourd’hui, sur l’ensemble de la Bretagne historique, la langue bretonne est parlée et enseignée en Basse et Haute-Bretagne. La demande sociale autour de l’enseignement et de la visibilité des langues de Bretagne a d’ailleurs été confirmée par une enquête TMO sur les cinq départements bretons.

Au-delà des questions patrimoniales, le soutien des Villes et des Collectivités territoriales à la langue bretonne participe plus généralement à la promotion de la diversité linguistique sur nos territoires.

Ainsi, à la Bernerie-en-Retz, pendant de nombreuses années, le breton a été enseigné dans le cadre de cours pour adultes.

Aussi, M le Maire, il nous semblerait très importants de réinstaller les panneaux d’entrée de Ville en breton sur votre commune.

A-galon/Cordialement,

PE Marais-Jegat

Responsable fédéral Union démocratique bretonne – Loire-Atlantique

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