Dans un communiqué du 4 avril dernier, Airbnb annonce « lancer l’enregistrement obligatoire à Lorient ». La multinationale a l’art de faire passer des contraintes pour des choix ! Faut-il rappeler que c’est bien la mairie de Lorient qui, par délibération du 29 septembre 2022, a fait adopter à l’unanimité l’enregistrement des meublés touristiques. Il aura fallu attendre le 30 mars, soit 6 mois, pour que les hôtes créant une annonce de logement entier loué en courte durée doivent justifier d’un numéro d’enregistrement. Et il faudra encore attendre le 30 juin prochain pour que cette procédure soit étendue à l’ensemble des annonces déjà existantes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Airbnb ne se presse pas !
Alors que nous pensions pouvoir faire un bilan et une comptabilisation chiffrée d’ici fin 2023, il faudra encore attendre plus d’un an pour envisager de véritables mesures autres que l’enregistrement. Et comme Airbnb mettra sans doute encore plus de temps pour contrôler que ces numéros soient conformes à ceux donnés par la municipalité, la politique d’encadrement souhaitée n’est pas pour demain ! La multinationale gagne du temps pour s’organiser face aux obligations légales.
Pendant ce temps-là, le nombre de locations saisonnières proposées à Douarnenez Communauté a augmenté de 40 % entre 2019 et 2022 d’après une étude de Quimper Cornouaille Développement. Il n’y a aucune raison pour que le pays de Lorient ne subisse pas une hausse comparable. Alors que Naval Group annonce la création de 300 emplois dans le pays de Lorient, que la rénovation urbaine du quartier de Bois-du-Château va durablement impacter la demande en logements sociaux (insuffisants), que la mairie multiplie les projets de luxe, on se demande comment loger les habitantes et habitants du pays de Lorient ? Comment contrer le marché de la spéculation immobilière sans volonté politique ambitieuse ?
Le tourisme torpillant l’économie touristique qui ne peut plus recruter de personnel, c’est un comble ! Pire: il torpille l’économie industrielle et de services en rendant le pays de Lorient inaccessible pour les travailleurs et les travailleuses. Pour l’UDB, il faut choisir entre économie saisonnière et économie à l’année.
La section UDB du pays de Lorient réclame donc de la mairie, mais aussi de la députée Lysiane Métayer, des engagements plus poussés en matière de logement pour toutes et tous. À commencer par une mise au pas des locations de courtes durées de logements entiers qui participent grandement ici comme ailleurs, à l’aggravation de la pénurie de logements à l’année, à la location comme à l’achat.
UDB Pays de Lorient
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