Transports en Bretagne et futur volet mobilités du Contrat de plan État-Région : oublier l’axe ferroviaire nord-sud Landerneau/Quimper serait une erreur historique pour le Finistère
Dans un communiqué publié le 5 juillet, les présidents du Conseil départemental et des intercommunalités de Brest, Quimper et Morlaix ont réclamé que le Finistère ne soit pas le grand oublié du prochain volet mobilités du Contrat de plan État-Région (CPER). En cela ils ont raison. Le «tropisme rennais» joue une fois de plus contre l’ouest de la Bretagne. Encore faudrait-il être conscient que cette réalité découle à la fois d’un décalque du modèle centralisateur français à l’échelle de la région Bretagne et d’une concentration des moyens de l’État au profit des métropoles. Dans un cas comme dans l’autre, la Bretagne, terre péninsulaire qui s’étale sur 350 km, y perd de sa cohésion géographique et sociale.
Lors de l’audition du préfet de région par le Conseil régional le 30 juin, Christian Guyonvarc’h, conseiller régional UDB, a souligné que l’attractivité de la Bretagne obligeait à revoir à la hausse l’ambition ferroviaire de la SNCF, de l’État et des collectivités, y compris dans le Finistère. Les dernières projections démographiques de l’INSEE, qui datent de 2019, prévoyaient 400 000 habitants supplémentaires en région Bretagne d’ici 2040. Elles ne sont déjà plus d’actualité avec les conséquences visibles des périodes de confinement et du dérèglement climatique ; la crise du logement dans le Finistère en témoigne. Pour des millions de Français, vivre à Paris ou dans le sud de la France n’est plus un rêve mais un cauchemar. Aujourd’hui, pour beaucoup de Français, habiter en Bretagne est devenu tendance, car les nombreuses opportunités professionnelles qu’on y trouve, des outils de formation performants et une vie culturelle dynamique sont venus s’ajouter à un environnement naturel exceptionnel pour former un cadre de vie très recherché. Mais dans quelles conditions allons-nous accueillir tous ces néo-Bretons ?
Dans ce nouveau contexte démographique, l’offre ferroviaire entre Quimper d’une part, Brest et Morlaix d’autre part, qui repose sur une voie unique non électrifiée, est indigne d’un département de près d’un million d’habitants. Mettre Landerneau/Quimper au niveau des lignes Brest/Rennes et Quimper/Rennes doit être une exigence pour tous les élus finistériens. Ne pas le faire condamnerait les collectivités locales à devoir entreprendre rapidement de nouveaux travaux routiers à l’entrée de Brest et de Quimper, des chantiers à la fois très coûteux et climaticides.
Le mardi 11 juillet, le futur volet mobilités du Contrat de plan État-Région fera l’objet d’une réunion spéciale de la Conférence territoriale de l’action publique (CTAP) qui réunit, au côté du préfet de région, les exécutifs du Conseil régional, des conseils départementaux et de toutes les intercommunalités de la Bretagne administrative. Cette réunion s’annonce particulièrement importante, pour ne pas dire décisive. À cette occasion, la fédération du Finistère de l’UDB appelle le conseil départemental et toutes les intercommunalités du Finistère à se mobiliser en faveur de l’axe ferroviaire Landerneau/Quimper.
Bernard Le Mao, responsable UDB Finistère