Alors que nos pays traversent une crise sanitaire mais également humaine, sociale et économique sans précédent en raison de la pandémie de COVID-19, la première des urgences doit être de répondre aux situations de détresse rencontrées par les populations directement touchées par la maladie. Toutefois, cet impératif ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux solutions à mettre en place pour freiner au maximum la prolifération du virus, notamment dans les zones denses et les grandes villes, comme à Nantes.
Depuis plusieurs années, le développement du vélo dans la Cité des Ducs de Bretagne est devenu un enjeu majeur de mobilité, et la demande pour le déploiement de nouveaux aménagements cyclables à l’échelle métropolitaine s’est accentuée ces derniers mois à l’initiative d’usagères et d’usagers, de collectifs et d’associations.
L’UDB soutient pleinement la vision d’une ville durable, accessible et équitable où le vélo serait au cœur des politiques d’aménagement, en lien avec le développement de transports en commun capacitaires et avec une forte contrainte portée sur les déplacements carbonés.
Toutefois, cette crise nous bouscule dans nos attentes et il apparaît clairement qu’à l’heure du déconfinement, la fréquentation des transports collectifs pourrait durablement chuter tandis que les voyages individuels en voiture seraient promis à une hausse exponentielle ; ce qui n’est évidemment pas acceptable, notamment d’un point de vue climatique et environnemental.
Reste le vélo qui, lui, peut devenir une formidable chance pour favoriser une mobilité décarbonée, rapide, saine, fiable, peu onéreuse et garantissant la nécessaire distanciation sociale.
L’urbanisme tactique -qui propose des aménagements temporaires dans l’espace public pour expérimenter de nouvelles solutions- commence à s’imposer dans plusieurs villes du monde, afin de préparer un déconfinement dans lequel le vélo serait une des pièces centrales. La Ville de Nantes a commencé à travailler en ce sens en réaménageant une portion de la piste cyclable du Quai de la Fosse.
L’UDB pense qu’il faut accélérer ces aménagements pour encourager massivement et dès à présent l’usage du vélo dans l’agglomération nantaise. A ce titre, les préconisations formulées par les associations Place au Vélo et Transport Nantes constituent une base très intéressante pour la concrétisation rapide d’itinéraires cyclables sécurisés.
Aujourd’hui, le vélo s’impose comme l’alternative principale à l’organisation actuelle du territoire, centrée autour de la voiture. Il doit être un atout majeur dans la lutte contre la propagation de la pandémie ; celui-ci pourrait même permettre -si nous le soutenons pleinement- un « ralentissement raisonné » et une relocalisation de productions vertueuses à Nantes et ailleurs en Bretagne.
Arno Mahé (Responsable fédéral) et Aurélien Boulé (Membre du Bureau fédéral)
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En plus des recommandations formulées par les associations d’usagères et d’usagers, l’UDB 44 souhaite apporter ces propositions complémentaires :
Placer l’ensemble des quartiers à l’intérieur des boulevards circulaires nantais en « zone de rencontre » (piétons et cyclistes peuvent se mouvoir sur la voirie, où ils deviennent prioritaires sur les voitures), à l’image de ce qui va être instauré dans le centre-ville de Bruxelles.
Rouvrir dès que possible l’ensemble des stations Bicloo et le centre de réparation des vélos en location longue durée de la Maison Bicloo.
Créer des campagnes de promotion du vélo, ainsi que de sensibilisation à la sécurité (éclairage pour les cyclistes, limitations de vitesse pour les automobilistes, respect pour toutes et tous, …).
Réfléchir en collaboration avec la TAN et la SNCF à la mise à disposition d’espaces plus importants dans les rames de tram ou de train pour pouvoir monter à bord avec son vélo, dans les règles de la distanciation.