En janvier dernier, le président de la République Emmanuel Macron est revenu sur sa promesse d’interdire le glyphosate d’ici 2020. « Si je vous disais ça, je tue complètement certaines filières », a-t-il affirmé, prouvant ainsi qu’il n’est pas prêt à amorcer la transition agricole dont nous avons besoin, tant écologiquement que socialement.
Pourtant, il est de plus en plus évident que l’ensemble de la population est contaminée par les pesticides et ce, quels que soient les choix alimentaires de chacun. Début février, « les pisseurs involontaires de glyphosate » (c’est le nom du collectif) ont réalisé des tests d’urine en présence d’huissiers. Les résultats sont accablants : de 0,10 ng/ml à 1,41 ng/ml, soit une moyenne de 0,38 ng/ml quand le taux maximum autorisé est à moins 0,1 ng/ml. Et le collectif de préciser que « ces prélèvements ont été effectués en hiver en dehors de la période de pulvérisation des cultures ».
Pour l’UDB, le maintien du glyphosate et d’autres perturbateurs endocriniens utilisés en agriculture sont une menace pour la biodiversité, y compris pour la santé humaine. L’enjeu de « sauver des filières » ne peut donc pas surpasser l’enjeu de santé publique. Consciente de la fragilité du « modèle » agricole dominant, l’UDB réaffirme son désir que les autorités accompagnent (y compris financièrement) les paysans afin qu’ils puissent se passer des pesticides et notamment du glyphosate. L’incertitude du passage à la production bio – qui peine pourtant à fournir la demande de plus en plus élevée – doit être combattue par une élévation du niveau de connaissance agronomique, mais aussi par la recherche dans le domaine agricole et le développement des alternatives aux herbicides.
L’UDB se tient à la disposition du collectif pour contribuer au dépôt de plainte au tribunal si celui-ci le juge opportun.