Gael Briand : conseil municipal de Lorient et réunification de la Bretagne

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Réunification

Intervention Gael Briand Conseil Municipal du 24.11.2022 – Réunification administrative de la Bretagne

Monsieur le Maire,

Après le vœu en soutien à une consultation de la population de Loire-Atlantique voté il y a quelques mois, votre décision de vous doter de panneaux signalétiques « Breizh 5/5 » pour montrer ce soutien est une suite logique pour laquelle nous voterons.

Mais au-delà de ces panneaux rigolos, je voudrais aborder le sujet sous son angle politique. Pourquoi ce dossier de la réunification administrative de la Bretagne n’avance pas ? Cela n’a rien de compliqué à comprendre en réalité. Pourtant, le nœud du problème n’est jamais abordé, comme un éléphant au milieu d’une pièce que l’on ne voudrait pas voir. L’État veut-il, oui ou non, reconnaître l’existence d’autres peuples sur le territoire français ? Comprenez-moi bien : je ne parle pas d’indépendance, je parle de diversité.

Je m’explique : si le peuple breton n’existait pas, alors la réunification n’aurait pas lieu d’être, elle n’aurait aucun sens. Il s’agit de cartes mentales. Les centaines de milliers de personnes exprimant l’envie de voir la Bretagne réunifiée témoignent justement de l’existence de celui-ci, non pas en concurrence du peuple français, mais en complémentarité, en surplus parfois.

Hélas, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un principe du droit international qui a du mal à être respecté. Hier encore, la Cour Suprême du Royaume-Uni a décidé de refuser le droit aux Écossais d’organiser un second vote d’autodétermination, revendiqué à nouveau suite au Brexit et aux promesses de dévolution non respectées par Londres. Alors, qui de la légalité ou de la légitimité prime ? Le Royaume-Uni était l’un des rares États à respecter ce droit.

Je rêve du jour où les Bretons assumeront leur identité sans complexe, sans se justifier d’être « ouverts sur le monde ». De ce jour où nous ne voterons pas pour des colifichets ou sur des postures sans intérêt, mais nous engagerons dans de vrais débats de société. Celui-ci paraît anodin, il est même – reconnaissons-le – souvent méprisé, mais il est au pourtant fondamental. Ne juge-t-on pas du degré de démocratie d’un État au sort qu’elle réserve aux minorités ?

Gael Briand

Conseiller municipal d’opposition à Lorient

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