Ville Non sexiste
Madame La Maire, Mes chers collègues,
Si je vous demandais à toutes et à tous quel est le nom de votre rue et s’il s’agit d’un personnage célèbre, il serait fort à parier que ce soit celui d’un homme.
En effet, aujourd’hui en France :
- Seulement 5 % des noms de rues et 2 % des boulevards et avenues sont baptisés du nom d’une femme
- À peine 20 % des maires sont des femmes
- 28 %, c’est la part d’écart de salaire existante entre les hommes et les femmes à poste équivalent
- Seulement 17 % des femmes accèdent aux responsabilités dans des comités exécutifs
- Mais 100 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexiste ou sexuelle au moins une fois dans leur vie, selon le haut Conseil à l’égalité homme-femme.
Le domaine public dans son ensemble (rue, transport, arène politique) est principalement conçu selon des normes encore très masculines pour des usages très masculins.
Malgré de nombreuses avancées en matière d’égalité homme-femme, la plupart des espaces publics ne sont pas pensés pour les femmes et cela entrave encore à leur plein accès à la citoyenneté.
En effet, la sensation d’exclusion et le sentiment de devoir surveiller son comportement sont toujours persistants. Ainsi, le harcèlement, allant de l’insulte au féminicide, renvoie le message que les femmes n’ont pas toute leur place dans l’espace public.
On constate pourtant que l’action des mouvements féministes se sont accentués et ont intensifié leur portée, cette dernière décennie. Ainsi, le mouvement Mee too a encouragé la prise de parole des femmes et a permis la prise de conscience collective que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé. Pour autant, La journée du 8 mars, symbole de lutte internationale pour le droit des femmes met en lumière que le combat pour l’égalité femmes-hommes n’est pas encore acquis et que les problèmes de sexisme continuent d’empoisonner le quotidien des femmes. Cependant, cette journée contribue malgré tout, à nous faire prendre pleinement conscience que le féminisme est bien un projet de société dans sa globalité.
C’est pourquoi faire de Nantes la première ville non sexiste de France d’ici 2030 est un engagement fort de notre collectivité pour faire avancer l’égalité femmes-hommes sur le territoire. Et nous pouvons en être fier.
Si des mesures concrètes ont déjà été prises lors du mandat précédent : la féminisation des noms de rues, ou encore l’ouverture de Citad’elles, la ville non sexiste doit traverser toutes les politiques publiques et s’inscrire dans le temps dans une démarche globale et transversale.
Pour cela, il est nécessaire de faire appel à l’intelligence collective. Il est indispensable de se laisser le temps de poursuivre le travail déjà entrepris avec les associations et les acteurs du territoire. Tout comme, il est essentiel de continuer à débattre pour aller plus loin dans nos propositions pour faire qu’à Nantes :
– Les femmes soient à égale liberté et se sentent en sécurité dans les espaces publics,
– Qu’elles puissent avoir accès au logement, aux loisirs et au travail sans rencontrer plus de difficultés que les hommes
– Les inégalités salariales soient gommées.
– Lutter contre la précarité menstruelle et en finir avec le tabou des règles soit une priorité
– Tout comme combattre les propos sexistes et les injonctions à la virilité.
Nantes ville non sexiste, c’est aussi poursuivre les efforts déjà engagés et notamment continuer à féminiser le nom des rues. Ainsi, le groupe UDB souhaite, tout comme l’avait fait Sonia Méziane, lors du mandat précédent, continuer à proposer des nom de femmes bretonnes du territoire, notamment celui de Suzanne Creston, membre des Seiz Breur, mouvement artistique de renouveau et modernisation de l’art breton des années 30.
Enfin, parce qu’ Égalité, autonomie et émancipation sont des principes auxquels notre groupe est très attachés, nous pensons que Faire de Nantes la première ville non sexiste est une priorité. C’est pourquoi, mes collègues et moi aurons à coeur d’insérer cet engagement, en transversalité, dans nos missions et délégations respectives et plus particulièrement de l’associer aux questions de transport et mobilité ou de vie étudiante.
Le groupe UDB votera donc cette délibération.