Maxime Touzé : langue bretonne, quelles avancées ?

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Intervention de Maxime Touzé, conseiller municipal à Douarnenez, lors du conseil municipal du jeudi 2 février sur les non-avancées en faveur de la langue bretonne. La majorité de droite n’a rien fait en 2022.

En janvier 2022 nous vous interrogions déjà sur la question de la langue bretonne dans la politique municipale. Vous répondiez que celle-ci « a toute sa place dans l’action municipale » et que « les initiatives se poursuivront au cours du mandat ».

Quelles ont été les initiatives sur l’année 2022 ? À notre connaissance aucune et nous le regrettons. C’est une année de perdue. Il n’y a pas eu de réunion du groupe de travail langue bretonne comme en 2021. Le logo de la Ville est devenu bilingue à notre demande. L’inscription « Bloavezh mat » sur les vœux 2023 fait écho à notre interpellation précédente précisant que même ceci vous ne l’aviez pas fait. D’après nos informations, vous n’avez pas donné suite pour la deuxième année consécutive à la campagne de promotion des filières bilingues proposée par l’Office public de la langue bretonne. Cette campagne est gratuite, l’Office fournit le matériel (banderoles, affiches de plusieurs tailles, prospectus…) en fonction de la demande de la mairie. Aujourd’hui, sauver la langue bretonne passera en grande partie par la transmission à l’école. Comment peut-on refuser une telle campagne vu les enjeux ?

Si on revient sur le logo de la Ville bilingue, mais pas encore systématique dans tous les documents, pourquoi ne pas rendre bilingue les autres logos officiels (médiathèque, centre des arts…) dans la même logique qui a prévalu pour le logo de la Ville ?

Si vous manquez d’idées sur le sujet, pourquoi ne pas prendre appui sur toutes les bonnes volontés au sein du conseil et auprès des Douarnenistes pour définir ce que pourrait être une politique municipale en faveur du breton ?

Texte de la réponse

L’équipe municipale sait solliciter, quand cela lui semble nécessaire, l’expérience et/ou les idées de ceux qui savent pour alimenter ses réflexions et objectiver la situation. C’est d’ailleurs ce choix qui a été fait pour évoquer les enjeux climatiques lors du conseil municipal spécifique qui se tiendra le 2 mars prochain et qui sera animé par M. Jean JOUZEL, climatologue et ancien vice-président du GIEC.

S’agissant cependant de l’engagement municipal en faveur de la langue bretonne, un tel besoin ne s’est pas fait sentir.

En effet, dans le cadre de la labellisation proposée par l’Office public de la langue bretonne, nul besoin de recourir à vos bonnes volontés puisque les actions à mener sont pré-définies par l’office lui-même. Aussi, je rappelle que nous répondons déjà au-delà des attentes avec 12 actions réalisées pour 10 obligatoires pour conserver le niveau 2 de la charte Y’a d’ar Brezhoneg.

Vous le savez, sans manquer d’ambition, notre majorité est prudente. Elle ne s’engage pas à atteindre le niveau supérieur sans disposer des moyens de le faire. C’est d’ailleurs un tel écueil que rencontre actuellement la communauté de communes qui, volontariste, s’est engagée à mener 14 actions pour prétendre au premier niveau de la labellisation quand seuls 4 étaient requis. En ne réalisant pas ces 14 engagements, le niveau 1 ne lui a pas encore été octroyé malgré des efforts sensibles en ce sens. Ce qui, d’évidence, est regrettable.

La démarche communautaire, à laquelle nous sommes étroitement associés, est la preuve de la préoccupation de la Ville à promouvoir la langue et la culture bretonnes. Ainsi, à chacune des réunions du groupe de travail « langue bretonne » animé par la Communauté – auquel vous participez vous-même Maxime –, la Ville est représentée par l’adjointe aux affaires culturelles et par l’agent référent à la langue bretonne qui s’associent pleinement à ses travaux.

S’agissant de la campagne de promotion gratuite proposée par l’Office, il nous est apparu là encore que l’échelon pertinent était la Communauté qui a répondu favorablement pour le territoire communautaire.

Pour ce qui concerne notre logo et l’actualisation de la charte sur l’ensemble des supports, certes, de rares oublis peuvent encore être observés. Pour autant, et comme nous nous y étions engagés, les communications municipales font figurer le nouveau logo depuis 2022, à l’exception des supports déjà imprimés qu’une gestion écologiquement et financièrement responsable n’invite pas à remplacer aussi longtemps que le stock n’est pas épuisé. Quant à la traduction des logos des équipements ou, au contraire, à l’utilisation du logo générique bilingue pour pallier les évidentes difficultés de lisibilité graphique, je fais toute confiance à Isabelle CLEMENT et aux services compétents pour mener ces travaux.

Reste que la transmission de la culture bretonne ne se fait pas uniquement au moyen de la langue.

Vous regrettez qu’aucune initiative n’ait été portée en 2022 ; c’est faire bien peu de cas de toutes les actions pourtant menées par la municipalité.

J’en veux pour preuve le soutien financier apporté à Emglev Bro Douarnenez pour faire rayonner la culture bretonne.

C’est aussi dans cet esprit de promotion culturelle que nous avons financé, pendant les journées européennes du patrimoine, la projection gratuite du film An Albatroz, diffusé l’émission Lipous, en langue bretonne, à l’occasion du concours du meilleur Kouign Amann, participé aussi bien financièrement que physiquement à l’édition 2022 de la Redadeg en portant haut les couleurs de l’école bilingue publique François GUILLOU ou encore acquis les droits pour deux représentations de Stagann, la nouvelle création du cercle celtique douarneniste des Korriged Ys.

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