Intervention de Yann Quéméneur, adjoint UDB à Rezé, lors du Conseil municipal de décembre 2019
Monsieur le maire, cher-e-s collègues, Mesdames, messieurs
Le débat d’orientation budgétaire d’une commune ne peut pas être déconnecté du contexte national. Même si le déficit public de l’ensemble : État, sécurité sociale, collectivités locales limite un peu son déficit en 2019, nous pouvons remarquer malgré tout qu’année après année la partie État est toujours très négative et entraîne l’ensemble État, sécurité sociale, collectivités locales dans une dette qui cumulée est toujours plus abyssale. Cette année qui voit un déficit annuel sous les 3 % c’est-à-dire juste moins pire, n’est pas dû à une bonne gestion de cet État qui possède pourtant bien des leviers mais a de meilleures rentrées fiscales.
Ne l’oublions pas au moment où nous débattons sur nos orientations budgétaires, après avoir vécu une période où l’État a décentralisé ses dettes sur les collectivités locales.
Malgré cela, nous avons le plaisir de notre coté de constater que la mairie de Rezé un niveau d’épargne nette, stable et positif ! Et bien sûr tout en maintenant les subventions aux associations en maximisant les recettes en travaillant sans relâche sur les dépenses de fonctionnement. En faisant tout cela, l’ensemble du personnel de la mairie et l’équipe municipale préserve les équilibres budgétaires et prépare l’avenir.
Et pourtant, nous nous devons d’être vigilants car les prochaines années verront peut-être les mêmes difficultés que les premières années de ce mandat avec d’autres baisses de fonctionnement. En effet, si la loi de finance ne bouleverse pas les grands équilibres, elle a introduit un cheval de Troie dans notre futur système de ressources. Après avoir baissé ses dotations, l’État se trouvait de fait être un partenaire financier de second plan. Au vu des finances de ce partenaire peu fiable, une moindre présence de l’État centralisé dans nos sources de revenus était plutôt une bonne nouvelle nous permettant plus d’autonomie. Mais voilà : en supprimant la taxe d’habitation directement perçue par les communes par une dotation versée par l’État, le mauvais gestionnaire de nos impôts revient au centre de nos ressources. Cet État centralisateur pourra à nouveau, quand il le jugera nécessaire, décentraliser ses dettes sur les collectivités plus vertueuses. Nous devons tous lutter pied à pied contre cette logique.
L’instauration d’un État centralisé a produit en France une petite classe de dirigeants et une immense classe d’administrés, donc un lien de dépendance et de domination couplé d’un manque de confiance de la petite classe de dirigeants envers les citoyens et citoyennes et d’une défiance de plus en plus grande de la part de ces derniers.
Il ne peut y avoir de réelle égalité quand le pouvoir de décision est monopolisé par quelques-uns et quelques-unes à Paris. Nous devons pour avoir une vision à long terme sur le budget de la commune avoir un État décentralisé qui fait confiance et responsabilise les collectivités locales en leur donnant les pouvoirs qui devraient leur revenir. C’est d’autant plus important que les compétences sont là, les services de la mairie en faisant une recherche systématique de financement extérieur, le service « finances » en ayant restructuré le panier de notre dette, ont fait un formidable travail qui nous permet d’emprunter aujourd’hui à 0.5 % sur 20 ans. C’est grâce à ce niveau de taux associé à des investissements très majoritairement autofinancés que nous avons pu à notre niveau contribuer à soutenir l’économie locale.
Pour ce qui concerne les ressources humaines qui sont un poste majeur la masse salariale est conforme au cadrage budgétaire décidé par l’état avec il faut le rappeler un point d’indice qui n’a pas augmenté depuis plusieurs années. C’est pour cela que nous avons décidé une amélioration du régime indemnitaire, point sur lequel nous avons pu agir et qui représente une augmentation de 500 000 € de la masse salariale des employé-e-s de notre commune.
En conclusion, un bon débat d’orientation budgétaire gère le présent et prépare l’avenir. Il est aussi le moment de rappeler nos objectifs en matière de solidarité et d’écologie. Aussi je voterai le futur budget au nom de l’Union Démocratique Bretonne.
Je vous remercie de votre écoute,