Le nucléaire en rade de Brest. Penser l’après

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Anne-Marie Kervern, élue UDB de Brest et membre de la liste Brest Ecologie Solidarités conduite par Ronan Pichon pour les élections municipales 2020 a participé samedi 15 février au débat organisé par l’Université européenne de la paix sur un thème qui concerne Brest et sa rade : « Le nucléaire en rade de Brest, penser l’après ».

Le but de cette rencontre était d’engager une réflexion collective, suite à la décision de l’ONU d’interdire l’arme nucléaire. Cette décision historique impose de réfléchir dès à présent à l’avenir, compte tenu de la place de la Force océanique stratégique (FOST) dans la vie de Brest.

S’il est un territoire où cette question est sensible, c’est bien celui de Brest et de sa rade. Aujourd’hui, qui envisage la rade sans la présence militaire à l’île Longue ? Pas grand monde certainement : le silence sur ce sujet est de rigueur, il repose sur un tabou et l’idée d’un supposé consensus national sur la dissuasion nucléaire.

La décision de l’ONU, si elle n’était anticipée, mettrait Brest et son territoire dans une position économique délicate.

Et c’est ce qui risque d’arriver car les résistances sont énormes : elles viennent de celles et ceux qui en vivent, et pas seulement les militaires : c’est tout le complexe militaro-industriel qui est concerné. Combien d’emplois sont concernés en France ?  Autour de 30 000 emplois directs ou quasi directs générés (industrie, études et recherche) par les sous-traitants stratégiques, le double en comptant les emplois indirects induits.

A l’échelle nationale, c’est peu diront certains, mais si on ramène ce chiffre à l’échelle de Brest et de son territoire, l’activité liée au nucléaire militaire est loin d’être négligeable : 3500 emplois sont concernés, ce qui explique les résistances au désarmement de ceux qui redoutent des fermetures de sites. Les emplois de l’île Longue représentent 35% de l’emploi total en presqu’île de Crozon, et à ces emplois, il faut ajouter tous ceux qui en dépendent indirectement : hôtellerie, restauration, immobilier, commerces, services, entreprises du bâtiment…  ce qui explique aussi l’attitude des élus soucieux de ménager leur électorat.

La bataille du désarmement nucléaire  ne peut être gagnée sans alternative, aussi est-il urgent de réfléchir à un nouveau projet de développement pour le pays de Brest.

Cette rencontre a été enrichie par des données chiffrées concernant le complexe militaro-industriel en France. Merci à Roland de Penanros qui met son expérience d’économiste à l’UBO au service de l’éducation populaire.  

L’intervention du GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité), centre de recherche indépendant et organisation d’éducation permanente active au sein de nombreux réseaux internationaux de recherche, a apporté à ce temps de réflexion collective la rigueur de ses analyses scientifiques.

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