Conseil municipal de Lorient du 30 septembre 2021. Intervention de Gael Briand
Monsieur le Maire,
Permettez-nous de nous étonner d’un manque dans ce rapport d’activité de la SEM. En effet, il n’y est fait mention des salariés à aucun moment. Pourtant, d’après nos informations, la politique sociale de la SEM, mériterait que l’on s’y penche puisque 4,03 % des parts sont détenues par la ville et 59,65 % par l’agglomération. Il y a quelques mois, une grève paralysait le port de pêche. En cause, la politique sociale justement. Les grévistes évaluaient à 210 le nombre de démissions en 7 ans, avec comme conséquence une perte de compétences, comme des électriciens par exemple. La perte de compétence, je l’ai rappelé l’an dernier, concerne aussi les dockers. Le rapport nous explique qu’en volume, le port de Lorient a cédé sa deuxième place à Douarnenez. Sans précision… « c’est comme ça » !
Si je vous disais qu’à l’époque de KSI, les dockers triaient jusqu’à 120 tonnes de poissons par nuit et qu’aujourd’hui, les intérimaires ont du mal à en trier 40. Que les boîtes passent désormais à Capitaine Houat sans transiter par le port. Me diriez-vous que nous sommes devenus plus compétitifs en les licenciant ? Si je vous disais que le turn-over s’explique très probablement par la politique sociale de la direction, est-ce qu’on continuera d’affirmer que les postes vacants sont dus au montant des prestations sociales ? Arriver à minuit et finir à 4h du matin pour gagner 40 €, qui veut travailler ainsi ? Peut-on parler des paniers repas qui sont accordés aux travailleurs uniquement s’ils travaillent jusqu’à 1h du matin ?
Vous voyez, Monsieur le Maire, ce rapport d’activité m’offre la possibilité d’illustrer simplement la lutte des classes que d’aucuns estiment périmée. Il est en effet manifeste que les intérêts divergent entre la direction de la SEM et les salariés intérimaires. La direction a besoin que les travailleurs exécutent leur tâche vite. Les intérimaires – et on les comprend – sont payés à l’heure et n’y ont aucun intérêt. A vouloir faire des économies de bout de chandelle, on perd en compétitivité. Titulariser, c’est gagner en efficacité.
Il serait trop facile d’accuser le Brexit ou le Covid de l’ensemble de la perte de 500 000€ cette année. La politique sociale est aussi responsable et j’invite notre représentant à la mairie à mettre le nez dans les ressources humaines. Ainsi, si on souhaite un avenir portuaire à Lorient et maintenir l’activité pêche, il faut aussi prendre soin des gens qui y travaillent.