Les articles parus dans la presse début février doivent nous interpeller fortement. À l’heure où tant d’efforts sont déployés pour tenter de réparer les dégâts commis à l’encontre de la langue bretonne (et pas que) au début du 20ème siècle, voilà maintenant qu’on s’attaque aux noms de lieux qui nous sont si chers, si familiers, et qui font partie de notre Histoire.
Mais, qui est ce “on” ? La fibre, nous dit-on, ou la Poste ?
Si la numérotation de toutes les habitations est certes une nécessité pour le déploiement de la fibre optique, celle-ci ne doit, en aucun cas, modifier notre langue millénaire et s’attaquer ainsi à notre patrimoine. Malheureusement, de plus en plus de lieux-dits sont renommés arbitrairement.
La dénomination des voies est une compétence communale. Il appartient à la fibre ou à La Poste de s’y adapter, et non l’inverse. Nous demandons donc à tous les élus de Basse-Bretagne, et même de Haute-Bretagne, de se dresser devant ce qui risque bientôt de devenir un désastre : la disparition des noms de lieux tels que nous les connaissons.
Le travail de dénomination peut-être mené en autonomie par la commune, sans faire appel à une société privée. Des supports existent et une structure de conseil, l’Office public de la langue bretonne, peut être sollicitée à cet effet. Nous demandons de la concertation, du dialogue et le respect de notre patrimoine.
Amis bretons, stoppons le carnage et faisons entendre notre voix.
Bernard Le Bars, responsable section UDB du Pays de Brest – Bro Brest