Du lundi 17 au dimanche 24 août, plus de 40 communes du Sud Finistère ont été privées d’eau potable suite au dysfonctionnement d’un méthaniseur industriel situé côté de Châteaulin. L’UDB Finistère se réjouit bien sûr du retour à la normale mais se pose de nombreuses questions. Il a fallu attendre le mercredi 19 au soir pour que la population soit alertée et avisée de la non potabilité de l’eau : l’alerte tardive est-elle due à l’exploitant ou aux services préfectoraux ? On n’a officiellement parlé que de pollution à l’ammoniaque, mais pourquoi via la presse demander aux personnes ayant des symptômes proches d’une gastro-entérite d’aller voir un médecin ? L’ammoniaque peut donner des brûlures, pas la gastro ! Et pourquoi faut-il attendre plus d’une semaine pour que les élu·e·s des communes concernées aient les premiers résultats d’analyse de l’eau ?
Un bug informatique est semble-t-il responsable du déversement dans l’Aulne de de 300 à 400 m³ de « digestat » : celui-ci est issu d’un digesteur où des bactéries agissent pour que se transforment chimiquement les déchets organiques afin d’obtenir du gaz méthane. Il s’en suit que le digesteur est un bain de bactéries (qui sont parfois antibiorésistantes), dont le digestat à la sortie ne peut pas être exempt. C’est en tout cas l’avis de l’Agence Nationale de Sécurité (ANSES). On peut signaler aussi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que l’antibiorésistance pourrait être responsable de 10 millions de décès dans le monde d’ici 2050…
La Préfecture vient de décider de ne pas autoriser provisoirement la réouverture de l’unité de Châteaulin, mais l’UDB pense qu’il serait souhaitable de vérifier et de renforcer la sécurité de tous les méthaniseurs existants ou qui se construisent à un rythme soutenu un peu partout. La Bretagne administrative en compte 130 en fonctionnement et 115 qui seraient en projet, dont celui de Commana qui revient dans l’actualité avec une forte opposition. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que si le gaz produit peut sembler avoir un label « écologique » avec la dénomination « biométhane », et si quelques exploitations bio commencent à s’y mettre, les méthaniseurs sont malgré tout majoritairement en lien avec l’agriculture productiviste.
Fédération UDB Finistère / Penn-ar-Bed